Le Village de Curzon

CURZON LE VILLAGE

Enfants, nous avons passé tous nos été à Curzon. Deux cafés, un terrain de boule, 2 épiceries, un vendeur d’article de pêche, un boucher charcutier, un petit marché le samedi matin…Tous les estivants partant en vacances sur la côte passaient par le centre, la nouvelle route inexitante.
Un village très vivant qui s’est eteint doucement au fil des années, maisons vendues, commerces fermés…

Mais depuis quelques années, à l’initiative du maire et du conseil municipal, un café s’est installé sur la place devant la mairie et a redonné vie au village
« AUX COPAINS D’ABORD« .Laurence et Jean Luc, fort sympatiques, y organisent tout plein d’activités, marchés , ballades en vélo, soirées matchs…Une belle terrasse s’installe aux beaux jours, c’est un super lieu très convivial, à ne pas rater ! Animations indiquées sur facebook
Plusieurs services sont offerts : bar, snacking, Française des jeux, presse locale, relais colis, petite épicerie, animations, soirées à thèmes

D’ICI & D’AILLEURS
est née en août 2021, du souhait de faire vivre la culture à Curzon dans l’ancienne chapelle de l’orphelinat, baptisée Cura Bona, inaugurée le 18/09/21, ainsi que dans tous les lieux opportuns de la commune et de ses environs. De jolies ballades sont proposées pour découvrir Curzon à pied. Animations indiquées sur facebook.

Egalement un Salon de coiffure place de la Mairie tenue par Madame Lavergne (rdv au 02 51 97 40 62)

Ceci’Pop une créatrice de jolis objets à ne pas manquer à voir sur facebook

Ensemble des professionnels de Curzon sur le site de la Mairie

CURZON L’HISTOIRE

A quelques lieues de Luçon, en bordure du marais traversé par le Lay, il est un petit village très ancien nommé Curzon. Une grande rue, des ruelles, une église banale avec une belle crypte du XIe siècle. En contrebas, une vaste étendue plate : la palus. De l’autre côté, sur une hauteur, les villages de Lairoux et de Saint-Denis-du-Payré. A la sortie du bourg, en bordure d’un chemin, les restes d’un imposant château fort, flanqué d’une demeure Empire : La Grenouillère.
Curzon s’appelait autrefois Curbon (Cura bona : la bonne rade ou le bon port).
Au moyen-âge, c’était une sorte de ville avec ses neuf édifices religieux.
Outre l’église paroissiale Saint-Romain, dont il ne reste aujourd’hui que la crypte, il y a avait un autre sanctuaire tout proche et de belle grandeur. Celui-ci était dédié à la Vierge. Au bord du marais, il était une autre église vouée à Notre-Dame-des-Prés ou de la Metrelle. Venaient ensuite les chapelles de l’Aumônerie, des Petites Fontenelles, de Saint-Jean-Baptiste, du cimetière, de Saint-Georges et du Port de Curzon.
Un archiprêtre avait la charge de ce territoire qui, plus tard, devait être englobé par la Principauté de Talmont.
Si Curzon est un vieux village d’environ trois cent cinquante âmes, rien à part sa belle crypte et peut-être le paysage ne rappelle sa splendeur d’antan.
Une légende explique à sa manière la décadence de cette petite cité.

LA LÉGENDE  
Autrefois, de nombreux bateaux venaient à Curzon venant de tous les ports voisins. Les rives du Lay étaient prospères et il s’y faisait un commerce intense.
Les fées, nombreuses en ce coin du Bas-Poitou, protégeaient la cité. Mais les Curzonnais, heureux bien sûr de cette prospérité, voulaient encore améliorer leur sort. Pour aller sur l’autre rive du Lay, il leur fallait faire un détour par le Pont-Rouge. Ils souhaitaient qu’une large passerelle fut jetée sur le Grand Lay afin d’atteindre directement les hauteurs de Lairoux et du Payré. Il s’agissait d’un travail important et long à réaliser, car le lit de la rivière était beaucoup plus large qu’aujourd’hui.

Les fées étaient parfaitement au courant du désir des habitants de la région, mais faisaient la sourde oreille. Or, l’une d’elles, fort belle et jeune, se laissa prendre le coeur par un jouvenceau de bonne noblesse résidant dans le marais poitevin.
Il fallait donc que son amoureux fasse un long détour pour venir faire la cour à la jolie fée curzonnaise.
-Toi qui as beaucoup de pouvoir, dit un jour le jeune homme à sa dulcinée, tu devrais intervenir pour la réalisation d’un pont sur la rivière. Ce serait tellement plus pratique pour nous rencontrer…. et cette construction rendrait service à toute la région.
L’intérêt privé correspondant à l’intérêt général, voilà un argument de poids que la jeune fille expliqua à la doyenne de son « chapitre » (Chapitre : Assemblée où les moines, les moniales et les chanoines traitent de leurs affaires et des questions relatives à la vie de la communauté.)
-Soit, dit celle-ci, tu auras ton pont. Ton amoureux me plaît. Il est beau, il a de l’esprit et cet ouvrage facilitera les rapports, non seulement entre vous deux, mais aussi et surtout entre les habitants des deux rives.
Il fallait que l’amour s’en mêle : c’est fait !
Le pont sera construit cette nuit même avant le chant du coq.
La jeune fée, toute heureuse, fit rapidement la détour pour apporter la bonne nouvelle à son amoureux.
Ils se rencontrèrent dans un bois du côté de Lairoux. Mais là, un bûcheron entendit leur conversation. Or, ce garçon, grand et beau lui aussi, connaissait aussi la belle fée et depuis longtemps était follement amoureux d’elle. Il la voyait avec amour passer dans les bois ou se baigner dans l’eau de la rivière aux beaux jours. Pour lui, elle était tout.
Or, il surprenait là un secret qui le blessait au coeur : « sa » fée en aimait un autre. Sans doute ne lui avait-il jamais déclaré sa flamme, mais savoir qu’elle allait plus facilement rencontrer un amoureux grâce à la construction d’un pont sur le Lay, cela il ne pouvait pas le supporter.
Lui, non seulement ne la verrai plus, mais il la saurait dans les bras d’un rival heureux. N’y tenant plus, le bûcheron décida de contrecarrer le projet.

Le pont devait être construit cette nuit même avant le chant du coq. La nuit tomba et tous les lutins, les fradets et les farfadets de la région s’activèrent à la construction de l’ouvrage. (Farfadets : ou fradet en Vendée est une petite créature du folklore français, démon familier, lutin, esprit follet.)
Il faisait beau. La lune éclairait le paysage. Les fées apportaient dans leur dorne (tablier) d’énormes quantités de pierres que les farfadets (2) plaçaient en ordre en les liant avec un mortier de qualité. Les piles du pont apparaissaient déjà. Tout allait bien. Dans quelques heures, avant le lever du jour, les Curzonnais et leurs voisins de l’autre rive pourraient accourir sur le bel ouvrage digne de la prospérité de la région. Les fées les voyaient déjà s’embrasser et danser de joie. Mais le bûcheron jaloux veillait.
Après avoir fait le grand détour, il réveilla les coqs de tous les poulaillers de Curzon et, dans le silence de la nuit, fusèrent de retentissants cocoricos.
Découragées, les fées laissèrent les pierres de leurs dornes tomber dans l’eau de la rivière et s’enfuirent en lançant une terrible malédiction :
Demesi Curbon
P’tit’ ville de grand renom
T’appelleras Curzon
Curzon, Curzonnas
Le sort en est jeté
Chaque an te varieras
D’in maille et d’in denier
Et depuis cette nuit, Curbon, la bonne rade, ne cessa de décliner chaque année d’une maille (1 Maille = 1/2 denier au moyen-âge (monnaie)) et d’un denier.
La cité perdit ses églises, ses chapelles, une partie de son château, son port, bref tout ce qui faisait sa prospérité.
Les habitants du Curzon actuel vivent dans le calme d’un paysage tranquille, loin des grandes routes. Le Lay coule toujours sous leurs yeux. La vie continue.
Il faut toujours passer par le Port-la-Claye pour franchir les deux ponts des deux bras du Lay et rejoindre Lairoux. Ces ponts datent du XVIIIe siècle. Le communal est commun aux deux communes de Lairoux, et Curzon.

De nombreux bovins et chevaux viennent paître dans ces prairies inondées l’hiver. De nombreux oiseaux de passage sont présents hiver comme été. Un observatoire des oiseaux a été créé au Gorgeais d’où on peut les observer ainsi que les ragondins.
Sources : remerciement à « Autrefois la Tranche »